Val de Combrès

"Il ne faut pas compter sur ceux qui créent les problêmes pour les résoudre"

Albert Einstein

Je ne veux pas entrer dans une stérile confrontation entre les vins "nature" et les autres. Simplement j'ai toujours admiré la prise de risque et la recherche d'authenticité que représente la vinification "naturelle". (j'entends par là une vinification avec les levures du raisin uniquement, en fermentation spontanée, et très peu, ou pas de sulfite ).

Il faut savoir ce que l'on veut. On nous vend du terroir à chaque bouteille, mais où est le terroir quand on bastonne le sol et la vigne aux produits chimiques ?

( Pour résoudre, qui plus est, les problêmes que l'on crée...). Quand on rectifie les erreurs, pallie les manques, en ayant recours à la formidable palette des produits oenologiques ? Quand on "construit" un vin de façon totalement artificielle pour répondre à un goût, une attente du marché ? Où est le terroir à ce moment-là ? Ou plutôt, de quel terroir parle-t-on ? D'un terroir fantasmé, qui n'existe plus vraiment, reconstitué via une "typicité" rassurante, voilà ce que propose la viticulture aujourd'hui. Un terroir de carte postale, ou plus exactement de concours, un terroir qui doit faire terroir, mais surtout comme il faut, propre, droit. Un terroir qui n'existe pas.

C'est pour ça que je prends chaque jour ce risque de travailler sans filet. Pour au moins essayer, essayer d' exprimer le plus honnètement possible le sol, le soleil, l'année passée, riche de ses histoires et de ses émotions, à travers le vin. Mon terroir n'est pas celui du voisin, ne peut nécessairement pas l'être. Le terroir c'est l'histoire de l'année, forcément différente ici et là-bas.

C'est tout cela le vin pour moi, et c'est tout ce que vous retrouverez dans mes bouteilles. C'est tout cela, et ce n'est que ça. Car n'oublions pas l'essentiel : Le vin, c'est d'un moment de partage dont il a besoin. Il est des plaisirs innénarrables !