Valentin Létoquart
J'ai découvert la vigne comme beaucoup en faisant les vendanges durant l'(interminable) été universitaire. De fil en aiguille, mon diplôme des Beaux arts en poche et l'envie de passer mon temps dehors, je toque au premier domaine bio du coin : Je deviens alors ouvrier agricole. Quelques années dans un petit domaine, ça forme. Je travaille surtout dans la vigne, et les bois que j'entretiens, mais aussi un peu en cave. Et là déjà une intuition. Sans y connaitre grand chose, je trouvais suspect de voir la petite cuisine à laquelle l'oenologue nous conseillait de nous livrer.... Je passe alors un BPA travaux de la vigne, pour valider ces connaissances "sur le tas" où je rencontre entre autres formateurs compétents Olivier B., vigneron à Méthamis dont j'apprécie beaucoup l'approche de la vi(e)nification et le résultat de son travail ! Après une première tentative infructueuse de reprendre quelques hectares de vigne, mon horizon salarial insurmontable s'ouvre enfin avec la rencontre de Laurent Thérond, vigneron sur Ménerbes, qui souhaite se séparer de sept hectares de vignes bio sur Oppède. Ces vignes étant engagées à la coopérative locale jusqu'à la récolte 2015, il fallait absolument que je trouve d'autres vignes si je voulais vinifier. Un autre vigneron, Guillaume Gros de Maubec, souhaitait se séparer d'un hectare qu'il avait en fermage au pied du luberon, près du vieux village d'Oppède. Et dès la première visite ce fut le coup de foudre. Les vignes n'étaient pas certifiées bio, mais le vigneron travaillait plus que "propre", j'entends par là sans produits chimiques, je vous recommande d'ailleurs son "Coteaux de l'Ara", une belle sélection. Et ce sont donc ces deux parcelles au pied du vallon de Combrès (6000 m2 de carignan et 4000 m2 de grenache) qui me permirent de vinifier mes premières Quilles de Joie en 2013, et qui donnèrent le nom du domaine. Depuis ce millésime, chaque année des parcelles rejoignent les deux premières, à mesure que les engagements à la coopérative (qui sont à la parcelle) se terminent. En 2018, année de l'inauguration de ma cave (j'ai pour les millésimes précédents loué des caves à des confrères, et déménagé 3 fois ma cuverie...), je vinifie 6 hectares, et il m'en reste 2.5 en coopérative. Je pourrai vinifier ces dernières en 2020, et ferai un petit "tri" de mes parcelles à ce moment là, pour m'en tenir à 7 hectares, pour une production annuelle de 30000 bouteilles environ.